Les armes Tai Chi

La pratique des armes fait partie de la tradition des arts martiaux et du Tai Chi Chuan. L’épée, la lance, le sabre et le bâton sont les armes de base en art martial chinois. Elles prolongent les bras. Leur pratique amplifie les mouvements partant du centre du corps et le déploiement de l’énergie dans l’espace.


Les enchaînements d’armes, assez rapides, exercent la condition physique. En effet, ils font réaliser des sauts, des pas vifs et en mobilisant le haut du corps de façon accélérée. Pratiquer les armes développe le travail en amplitude mais aussi l’habileté du geste et l’agilité des déplacements. Il faut beaucoup d’attention et de précision, ne serait-ce que pour ne pas blesser ses partenaires. Les formes avec les armes ne durent que quelques minutes. Quant à leurs principes, ils sont identiques à ceux du Tai Chi Chuan. A chaque arme correspond un art et une technique spéciale.

Le sabre

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L’arme du fantassin

Un sabre est une arme lourde et robuste. Le sabre chinois est généralement assez long avec une lame large, recourbée, à un seul tranchant contrairement à celle de l’épée qui en a deux. Avec le sabre, on peut bloquer et dévier les attaques, puis attaquer d’estoc ou de taille. Aussi, cette arme exige tout spécialement de la puissance. Elle est par excellence l’arme du fantassin. Pour l’entraînement, on utilise un sabre en bois.

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La pratique

On le tient le plus souvent de la main droite, le plus près possible de la garde, et parfois de la main gauche, la garde dans la paume la lame sur l’avant bras côté coupant vers l’extérieur bien sûr! On privilégie les mouvements circulaires. Le sabre permet un travail spécifique de la région des « reins », en coordination avec le travail des jambes. En effet, la seule force du bras tenant le sabre est trop partielle et rigide pour développer l’agilité et transmettre l’énergie interne.

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trésors taoïstes

La forme en 13 séquences

L’enchaînement est constitué d’une alternance de parades et de contre-attaques en application du principe Yin / Yang. Notamment, on utilise une des huit techniques principales du Tai Chi: parer et projeter peng (掤). La forme 13 de sabre se caractérise par des changements de mains, des changements de direction, des coups de pied etc.. dans un espace relativement limité. Réalisée lentement dans la phase d’apprentissage, elle peut être exécutée ensuite très rapidement.

L’entrainement du sabre favorise le travail de la respiration et du souffle (QI) et affermit le potentiel énergétique profond.

Le bâton

L’ancêtre des armes

Le bâton (gun en chinois), a été pratiqué très tôt par les moines Shaolin. Il est considéré comme « la mère de toutes les armes ». C’est la première arme de défense que les hommes utilisent depuis la nuit des temps. Car, qu’est-ce qui peut d’abord vous tomber sous la main si vous devez vous défendre? On l’enseigne avant de passer au maniement d’armes plus complexes. Il correspond à la Terre dans le système classique des 5 mouvements.

On utilise souvent des bâtons longs (2m environ) mais aussi des bâtons courts. Point commun: pas de tranchant, pas de pointe. On peut manipuler le bâton dans les deux sens. Les deux mains tiennent le bâton. C’est une approche différente de celle des armes tenues à une seule main. Son maniement repose sur cinq mouvements de base (frapper, piquer, contrer, manipuler, et bloquer) et de nombreuses autres techniques découlent de celles-ci, notamment rebondir, tourner, crocheter, percer et fendre.

Souplesse des articulations, maîtrise des gestes et concentration.

Sa pratique, très ludique, va nous permettre d’appréhender un objet simple à manier. Cependant, il faut apprendre à coordonner ses mouvements et acquérir une souplesse du corps pour la manier.

A noter qu’on peut pratiquer aussi le « bâton collant » grâce à des exercices similaires aux exercices de Tui Shou à mains nues…

Formes de bâton

Il existe aujourd’hui de nombreuses formes de bâton long. La forme du bâton long de Yang Chen Fu a été introduite en France, il y a une trentaine d’années par Jean Gortais. Plusieurs versions ou adaptations plus ou moins réussies en ont été faites.